Le 5 septembre 2018, la Cour pénale internationale (CPI) et le Ministère des Affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) ont organisé à Kinshasa une conférence de haut niveau dans le cadre de la commémoration du vingtième anniversaire de l’adoption du Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Parmi les représentants de haut niveau figuraient le juge Antoine Mindua Kesia-Mbe de la Cour pénale internationale, le Vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC Agée Matembo Toto, représentant personnel du Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères et Intégration régionale Léonard She Okitundu, le point focal de la CPI en RDC le Professeur Luzolo Bambi Lessa, des fonctionnaires du Ministère des Affaires étrangères, de hauts magistrats congolais, des bâtonniers, des membres du corps diplomatique, des professeurs d’universités ainsi que des représentants de la société civile.
De gauche à droite : Président de la CPI et SG ONU.
11 mars 2018 – Le juge nigérian Chile Eboe-Osuji devient le nouveau président de la Cour pénale internationale (CPI), en remplacement de la juge argentine Silvia Fernández de Gurmendi. … L’actu en la semaine en images. 31 août 2018 …
Dans son allocution d’ouverture, le Vice-ministre des Affaires étrangères, Agée Matembo Toto, représentant le Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères et intégration régionale, a réaffirmé le soutien de la RDC à la CPI : « Au-delà de la coopération judicaire éloquente, mon pays a participé activement hier et aujourd’hui encore aux divers travaux organisés par les différents organes de la Cour pénale internationale et est disposé à faire davantage demain car le peuple congolais et ses dirigeants sont fermement convaincus que la consolidation de la paix dans toutes les parties du monde et l’idéal du mieux-être de toute l’humanité pourront trouver leur achèvement, notamment par ce mécanisme judiciaire qui met l’humanité tant soit peu à l’abri de la tyrannie et de toutes formes de cynisme à la base des crimes graves et indicibles ».
Dans son exposé sur « La coopération entre la CPI et la République démocratique du Congo : bilan et perspectives », le Professeur Luzolo Bambi Lessa, après avoir fait état des expériences vécues pour rendre opérationnelles les premières actions de la CPI en RDC grâce à l’expertise des juristes congolais, a conclu sur une note d’encouragement à la CPI : « La Cour pénale internationale est un instrument de renforcement de capacité de notre justice. En 20 ans d’existence, il faut lui donner le temps de grandir. N’oublions pas qu’en République démocratique du Congo le fossé d’impunité reste important depuis la création de cette haute juridiction, c’est-à-dire beaucoup de victimes attendent que la justice réconcilie le peuple congolais. C’est donc par l’exhortation de la justice que notre pays connaîtra le vrai développement ».
Parlant de « L’application du Statut de Rome en droit congolais: bilan et perspectives », le Professeur Baruani Saleh, Doyen de la Faculté de droit de l’Université Protestante au Congo a déclaré : « Le credo qui doit désormais être mis en exergue avec l’avènement de la CPI est que la communauté des nations a répondu aux cris des victimes, soucieuses que justice leur soit rendue. Cela ne peut être possible que grâce à l’engagement des États dans la lutte contre l’impunité ».
Dans son discours sur « Les 20 ans du Statut de Rome : bilan et perspectives », le juge Antoine Mindua Kesia-Mbe, invité d’honneur de la conférence, a exprimé son espoir en l’avenir de la CPI. Il a exhorté les États non parties à ratifier le Statut de Rome, tout en soulignant que la CPI n’est qu’une juridiction complémentaire. Il a également demandé aux États parties de ne pas se retirer du Statut et leur a recommandé de faire connaître leurs préoccupations au sein de l’Assemblée des États parties. Le juge Mindua a également réaffirmé que les juges de la CPI ont pour seule obligation de dire le droit conformément au Statut de Rome et pour ce faire, ils exercent leur mandat judiciaire en toute indépendance, impartialité et intégrité.
Contexte: Adopté le 17 juillet 1998, le Statut de Rome est le traité fondateur de la CPI, ratifié par plus de 120 pays. La CPI est la première cour pénale internationale permanente créée pour mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale, à savoir les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, le génocide et le crime d’agression.