Ceux qui s’apprêtaient à entrer dans la salle d’audience du Tribunal de Grande Instance de Muyinga au Burundi, la semaine dernière, savaient que quelque chose n’était pas normal. La porte, la police obligeait les gens à remettre leurs téléphones portables car il ne fallait pas photocopier les actes de barbarie : la torture manifeste sur les corps des prévenus.

Aimée Laurentine Kanyana, ministre burundaise de la Justice.

Le chercheur de Human Rights Watch décrit l’ audience tenue au Burundi suite aux évenements du 24 janvier à 2 heures du matin. Les habitants de la province de Muyinga, dans le nord-est du Burundi, étaient réveillés par l’attaque présumée d’une base militaire de la ville, le camp de Mukoni, par des inconnus. Plus tard dans la journée, un porte-parole de l’armée avait affirmé que la base n’avait pas été attaquée, mais que des voleurs armés s’en étaient pris à des militaires qui patrouillaient dans les environs. Les rumeurs allaient bon train.

Vingt personnes ont été poursuivies : sept militaires, 12 civils et un policier. Des témoins m’ont assuré que nombre d’entre eux avaient été sévèrement battus et torturés lors des interrogatoires des services de renseignement, après la torture jusqu’à vomir du sang pendant l’audience. Les prévenus torturés arrivaient à peine à se tenir debout et à se défendre, parfois sans Avocats, en violation au Droit international des droits  de l’homme et au Droit positif burundais.

Le tribunal a délibéré pendant environ une heure après les témoignages des accusés. Verdict : 30 ans de prison pour tentative de vol en bande organisée et de détention illégale d’armes, ainsi qu’une amende équivalente à environ 2 600 euros. En l’absence de paiement, la peine serait portée à 55 ans de prison.

Madame Ministre de la Justice, Aimée Laurentine Kanyana, interrogée sur le non accès  à un Avocat par un militaire jugé, elle a  répondu : « Heureusement, il y a encore une voie de recours. Ils pourront interjeter appel et demander à ce qu’ils puissent être assistés par un avocat. ».       Elle a déclaré aussi  à la radio nationale burundaise : « D’après les informations que j’ai reçues, il n’y a aucun prévenu qui a été torturé. C’était une audience publique où tout le monde pouvait aller assister au débat. S’il y a quelqu’un qui a été torturé, on allait le constater» Lire entièrement l’article de LANE HARTILL de Human rights Watch : ici

 

C’est génial comme réponse de ” Ministre africain ”  mais l’ acte de torture est un acte de la barbarie de l’ Etat avec ses agents.  La torture est aussi un crime autant que ” le vol à bande armée” et autres crimes avec la particularité que le mal provient de celui qui condamne le mal et en a recu les moyens de toute la société pour prévenir et sanctionner le mal !!!

Le Burundi adhéra à la Convention des Nations Unies contre la torture et les traitements ou peines , cruels , inhumains ou dégradant depuis le 20 mars 1993 et la RDCongo, le 17 avril 1996.  Quelle évaluation faire sur l’application de la Convention dans la Région ?

Le Burundi a adhéré à la Convention au Protocole facultatif à la Convention contre la torture le 18 octobre 2013 et la RD Congo , depuis le 23 septembre2010 mais hélas qu’en est-il de la création du Mécanisme National de Prévention de la torture, la loi de criminalisation de la torture et l’application de toutes ces normes ainsi que l’ efficacité des Institutions de lutte contre ce fléau?

Téléchargez la Convention : Pdf

le Protocole à la Convention : Ici

 

Mad