L’OIF, Organisation tenue de bonnes mains par Madame Michaelle Jean a effectué des enquêtes en RDC sur le processus électoral. Rapport important qui appelle des actions concrètes pour sauver le processus électoral signale que : « Un fichier électoral inclusif, exhaustif et actualisé mais perfectible et donc nécessitant des améliorations ayant fait l’objet de recommandations à court et moyen terme en vue, notamment, de son affichage provisoire pour permettre d’aboutir à des listes électorales définitives, conformément à la loi. »
Au regard des constats et des résultats des analyses, il ressort que le fichier électoral soumis à l’audit présente des forces et des limites.
Quelques limites qui méritent attention et mesures correctives :
o l’absence notoire d’un système d’état civil et de recensement général de la population ;
o le caractère perméable de certaines pièces d’identité maintenues comme valant preuve pour l’enrôlement des électeurs et en particulier s’agissant des cartes d’élève et d’étudiant ;
o l’intégration de dispositions transitoires, dans la loi, permettant aux détenteurs des cartes d’électeurs 2010- 2011 de se réinscrire automatiquement, sans maîtrise de la réintégration des problématiques enregistrées pour les précédents exercices ;
o les difficultés de la CENI pour communiquer des pourcentages d’enrôlement par province tout au long des opérations d’enrôlement, en l’absence d’estimatifs de populations électorales, engendrant ainsi des écarts importants entre les taux annoncés et les taux réels. Cette situation a conduit à de réelles difficultés
d’appréciations de l’enrôlement par le grand public, en général, et par les acteurs politiques en particulier ;
o la présence d’électeurs sans empreintes à hauteur de 16,6% répartis sur l’ensemble du territoire national, ne remet pas pour autant en cause, conformément à la loi, leur qualité d’électeur ;
o le faible niveau de contentieux des listes journalières et la centralisation des données y afférant, jugulé avec la très faible participation d’observateurs et de témoins des partis politiques pour cet exercice ;
o les personnels des centres d’inscription concernés par l’inscription de mineurs et de doublons doivent faire l’objet d’un niveau de sanctions et d’une remise à niveau dans les provinces les plus touchées par ce phénomène et en premier lieu Sankuru et Tshuapa ;
o l’organisation d’une zone pilote en amont des opérations d’enrôlement, en l’occurrence le Nord-Ubangi, a engendré des problèmes de données à réconcilier à partir des formulaires papier de ces électeurs, et quand bien-même ces données manquantes n’impactent pas l’exhaustivité des listes électorales.
OIF MISSION D’AUDIT DU FICHIER ELECTORAL 2018 CONCLUSIONS PRELIMINAIRES Site AUDF