Les élections à l’Assemblée Générale du Conseil des droits de l’homme ont-t-elles mis fin au questionnement sur les qualités des Etats ayant accédé au Conseil des droits de l’homme parmi les 47 Etats ? Victoire diplomatique et missions à accomplir pour la promotion des droits de l’homme sur le plan national et à l’international, c’est l’ épreuve de feu.
En fait, l’ Assemblée Générale du Conseil des droits de l’homme a élu 15 États membres du Conseil des droits de l’ homme pour rejoindre les 32 (Afrique du sud, Allemagne, Arabie saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chine, Côte d’;Ivoire, Croatie, Cuba, Égypte, Émirats arabes unis, Équateur, États-Unis, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Panama, Philippines, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovénie, Suisse, Togo, Tunisie et Venezuela). A partir du 1er janvier 2018, les 48 États ont un mandat d’une durée de trois ans.
Tenant compte de la répartition géographique , l’Afrique et ceux l’Asie-Pacifique ont pour chacune des Réions 13 sièges, 8 sièges pour l’ Amérique latine et les Caraïbes, 7 pour l’ Europe occidentale et autres États et 6 sièges pour l’Europe de l’est. Pour les États africains élus on peut citer : Le Sénégal avec 188 voix, l’ Angola, 187 ; le Nigeria, 185 ; et la République démocratique du Congo, 151. Les trois États qui ont obtenu moins de points que les autres sont : Afganistan , 130 voix ; RDC, 151 et Pakistan , 150.
Par ailleurs, avec 4 candidats et 4 postes à pourvoir pour le compte des Etats soit une liste bloquée, ces Etats ont eu la chance d’accéder le 16 octobre 2017 de contribuer , au sein du Conseil des droits de l’homme ,à la prise des Décisions pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Quelle touche nos États africains comptent t-ils apporté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies ? Les objectifs du Conseil des droits de l’homme sont consignés dans la Résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU du 3 avril 2006.
Les principes de base des droits de l’homme seront désormais le leitmotiv dans les actions et politiques des Etats qui y ont accédé avant de les recommander à d’autres. Il s’agit notamment de l’universalité, l’objectivité et la non-sélectivité de l’examen des questions relatives aux droits de l’homme et de mettre fin à la pratique du deux poids deux mesures et à toute politisation. Ils voudront désormais obtenir coopération et dialogue authentique avec les autres Etats mais on leur demandera aussi de faire pareillement au sein de leurs Etats. Faut-il souligner les Commissaires désignés seront indépendants et ne siégeront pas pour les cas qui concernent leurs Etats d’origine pour ne pas être juge et partie. Une épreuve pour la République Démocratique du Congo comme tous les Etats africains… Bonne chance aux 47 Etats qui entreront en fonction , à partir de janvier 2018!
Une victoire diplomatique
Pour le Gouvernement de la RDC, la victoire diplomatique est annoncée et tend à rassurer l’opinion internationale. Le Ministre des Affaires Etrangeres de la RDC, Monsieur SHE OKITONDO aura la mission de convaincre tout le Gouvernement que la RDC n’est pas un souverain absolu et il a aussi des obligations en matière des droits de l’homme pour avoir ratifié les Conventions internationales qui ne sont que des Standards minima pour la garantie des droits des personnes humaines et les libertés fondamentales. S’il n’ y a pas de fouets contre les États, la crédibilité et l’image du pays dépendent de l’exécution de ses engagements , de bonne foi. Pour la population et les Organisations de la Société civile face aux réalités politiques nébuleuses , le scepticisme et la déception occupent une bonne place dans les débats. Pendant ce temps , certains politiciens montent aux créneaux et décident d’en finir avec les défenseurs des droits de l’homme et les ONGDH qui ne méritent que la fermeture. Le Député national a tancé les DDH et on enregistre pas de reproche à son sujet et donc apparemment une politique du Gouvernement.
La loi de protection des DDH : un signal fort pour la promotion des droits de l’homme ?
L’Assemblée nationale de la RDC a déclaré recevable le Rapport de sa Commission Politique Administrative et Juridique le 19 octobre 2017, après l’adoption de la loi de protection des défenseurs des droits de l’homme par le Sénat. Certes avec la loi de protection des DDH , ce sera la démonstration de la bonne volonté d’avancer la cause des droits de l’homme mais hélas le contenu de la loi sera déterminant pour constater la volonté d’une protection légale avant une protection effective , le respect des droits de l’homme , la lutte contre l’impunité, l’indépendance du pouvoir judiciaire , garant des droits de l’homme et la réalisation effective universelle des droits de l’homme. Il ya lieu d’attendre que la loi parte d’une conception de restriction des libertés à une véritable protection de ceux qui luttent pour la promotion et la protection des droits de l’homme et des peuples garantis par les Instruments de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine.