L’AUDF ONG est préoccupée par la mort en détention de Popol KITOKO, cycliste de renommée nationale qui a gagné la 13e coupe nationale de cyclistes en RDC. Né le 25 mai 1985, il est mort le 23 juin 2019 suite à torture dans le cachot de l’IP Kin. C’est pour un contrat de location de moto que Monsieur Popol KITOKO a été intercepté par deux jeunes d’une famille non loin du camp Lufungula et ce, en violation des règles de cyclistes. Présenté comme un voleur, il a été tabassé par la population sous la barbe des policiers qui auraient aussi contribué à le violenter en représailles parcequ’ il n’avait pas payé l’argent attendu par le propriétaire de la moto tombée en panne. Monsieur KITOKO est mort de la torture.
Le défunt était reçu à la Police du Camp Lufungula sans y être entendu, le 23 juin 2019. Il était abandonné entre les mains de ses adversaires qui l’avaient amené dans leur propre véhicule vers le Commissariat Provincial de la PNC (IP KIN). Dieu seul sait dans quelle condition, il était dans les mains de ses adversaires. Pour l’AUDF que Monsieur KITOKO soit laissé entre les mains de ses adversaires par les éléments de la Police chargés de protéger les personnes, lorsqu’il était déjà suffisamment tabassé, c’est un consentement et complicité à tout comportement qui devrait arriver chemin faisant vers IP KIN.
Curieusement, à l’ IP Kin, il était reçu sans être auditionné et placé dans le cachot. Son nom ne figure même pas sur le registre des personnes arrêtées le 23 juin 2019 et comment peut on expliquer qu’il soit placé dans le cachot? Un grand cycliste bien connu , marié et père de 3 enfants est décédé dans le cachot de l’IP KIN vers 21 heures. Nuitamment, le corps sera laissé à la morgue de l’Hôpital Maman Yemo comme un corps inconnu ramassé dans le cimetière de la Gombe. La famille et ses amis sont mobilisés pour les obsèques dignes le samedi 27 juillet 2019 dans le stade de PLC Lignwala.
Un OPJ de l’IP KIN serait arrêté et les poursuites judiciaires déclenchées sous RMP 7504 du Tribunal militaire de garnison de Kinshasa Gombe. Le corps du défunt trouvé à la morgue par la famille accuse la véritable torture dont il a été victime qu’il y a lieu de mener des enquêtes profondes pour dénicher tous les policiers responsables de cette torture dans le Camp Lufungula et à l’IP Kin ainsi que leur complice de la famille déterminée à tuer pour un problème de location de moto.
AUDF recommande que des leçons soient tirées de cette situation afin que toute arrestation dans les cachots et amigos soient mentionnée dans le Registre bien tenu et qu’un contrôle systématique soit effectué tel que recommandé par le Comité des Nations Unies contre la torture au mois d’avril 2019 suite à la présentation du 2eme Rapport de la RDC relatif à l’application de la Convention contre la torture et les peines ou traitements cruels , inhumains et dégradants. Une attention particulière devra être soulignée en rapport avec l’interdiction absolue de la torture garantie dans la Constitution et la responsabilité hiérarchique des supérieurs pour décourager les actes de torture parfois tolérés par certains chefs hiérarchiques.