Dans le Rapport de mission d’enquête spéciale sur les violences intercommunautaires des 16 et 17 décembre 2018 dans le territoire de Yumbi , le BCNUDH présente une situation de crise humanitaire grave.
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Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a déployé du 17 au 26 janvier 2019 une mission d’enquête spéciale dans le territoire de Yumbi, province du Maï-Ndombe, suite aux informations faisant état d’affrontements interethniques de grande ampleur dans cette région au cours du mois de décembre 2018 entre les communautés Batende et Banunu, occasionnant plusieurs centaines de victimes ainsi que des déplacements massifs de population.
L’enquête a permis d’établir qu’entre le 16 et le 18 décembre 2018, après plusieurs semaines de tensions liées à un conflit foncier opposant les communautés Batende et Banunu autour du lieu d’enterrement d’un Chef coutumier Banunu, des attaques contre des populations Banunu dans les localités de Yumbi, Bongende et Nkolo II ont fait au moins 535 morts et 111 blessés. De plus, au moins 967 bâtiments, principalement des habitations, mais aussi 14 églises, 17 écoles et cinq centres de santé ont été pillés et/ou détruits. L’équipe a pu identifier 59 sites d’enterrement dont 15 tombes communes dans deux des villages attaqués (Yumbi et Bongende). Ces chiffres ne doivent pas être considérés comme exhaustifs.
Les attaques ont suivi un mode opératoire similaire : plusieurs centaines, voire milliers, de personnes ont envahi les localités de Yumbi, Bongende, Nkolo II équipées d’armes à feu, d’armes blanches et d’essence. Les assaillants ont utilisé des fusils de chasse contre les personnes tentant de fuir et ont brûlé les maisons, souvent alors que des personnes s’y trouvaient. Les personnes blessées par balle ou par les incendies, ont pour la plupart été achevées par armes blanches. Les corps de nombreuses victimes ont été mutilés et certains de leurs membres, la tête, ainsi que les parties génitales, coupés et emportés par les assaillants. Les attaques semblent avoir été planifiées et organisées avec le soutien de certains chefs coutumiers dans le but d’infliger des pertes à la communauté Banunu du territoire.
Selon le dernier bilan, les violences auraient engendré le déplacement massif d’au moins 16,000 habitants du territoire de Yumbi, dont beaucoup se seraient réfugiés en République du Congo (notamment à Makotimpoko) ainsi que sur les multiples îlots du fleuve Congo et dans plusieurs localités voisines de Yumbi. Des déplacements internes et vers la République du Congo étaient toujours enregistrés fin février 2019, y compris certaines personnes blessées lors des attaques et désormais rétablies. Vu l’ampleur des destructions matérielles, le retour n’est pas envisagé à court terme par les déplacés ayant perdu leurs maisons, tous leurs biens et autres moyens de subsistance.
Bien que la présence de l’armée et de la police ait été renforcée quelques jours après les attaques, des mesures supplémentaires sont urgentes afin de restaurer l’autorité de l’Etat dans le territoire de Yumbi, et de favoriser le retour volontaire et sécurisé des personnes déplacées. Il est par ailleurs crucial d’assurer que les auteurs des crimes documentés soient punis, tout en engageant un processus de réconciliation entre les communautés Banunu et Batende.
Les AUtorités coutumières, les autorités de la Police et autres auraient participé ce qui justifie l’ampleur de l’évenement.
Les crimes graves méritent une attention spéciale.
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