La manifestation de la Lucha et autres mouvements des jeunes a suscité des questionnements sur l’avenir de la nation. Plus d’une centaine d’interpellation sur toute l’étendue de la République à la suite de la manifestation publique déclenchée par la LUCHA et autres Mouvements citoyens des jeunes de la RDC. Nombreux craignent le refus par la Majorité Présidentielle d’appliquer l’Accord du 31 décembre 2017 et la Résolution 2438 du Conseil de Sécurité de l’ONU , de bonne foi , du fait d’un silence sur la date d’organisation des élections ( absence de calendrier électoral /Tableau de bord) et les actes non consensuels de nomination des personnalités du Conseil National de Suivi de l’Accord du 31 décembre 2016… Le mieux à faire , c’est de libérer toutes les personnes arrêtées et restituer tous les biens confisqués des journalistes tout en rassurant l’opinion nationale et internationale sur la tenue irréversible des élections quitte à exprimer clairement les craintes d’une Alternance politique par l’organisation à bonne date des élections…
Quelle situation en rapport avec les manifestations sans évoquer l’empêchement des collations des grades dans plusieurs Établissements de l’ enseignement , supérieur et universitaire? On peut signaler que nulle part , on a appris que les manifestants ont recouru à la violence. Certains manifestants marchent les mains en l’air ou à la tête!
Bukavu :
- Dispersion de la marche pacifique par la police en tirant à balles réelles sur les manifestants constitués de membres de LUCHA et d’autres organisations de la société civile. Bilan provisoire : 7 blessés graves parmi les manifestants et 9 personnes arrêtées dont deux journalistes qui couvraient cette manifestation. Les matériels de ces journalistes ont été extorqués par la police. Les grenades lacrymogènes ont été lancées aussi au niveau de l’ISP/BUKAVU où il y avait un attroupement des gens qui sont venus participer à la cérémonie de collation des grades académiques et qui n’avaient rien à faire avec la marche.
- Dispersés, certains manifestants se sont organisés et ont commencé à observer un sit-in devant le bureau de la société civile locale. Informées, les forces de l’ordre déployées sur terrain sont arrivées à cet endroit et ont tiré à balles réelles pour disperser de nouveau les manifestants, selon les témoins. D’après Jean Chrisostome Kijana, un manifestant, trois personnes qui se trouvaient à ses côtés lors de ce sit-in ont reçu des balles. L’une à la jambe et les deux autres, à la tête et au bras.
Goma :
Avec le mot d’ordre : « Dire non à la présidence à vie de Joseph Kabila et exiger les élections avant
la fin de cette année. » Lire
- La situation est restée paralysée tout l’avant midi : les commerces sont restés fermés et la circulation sur le principal axe routier de la ville (axe Rond-point Sinyers-Sake) était timide tout l’avant midi. Il y eu plusieurs foyers de manifestations. Entre le carrefour « Entrée président » et Afia Bora, la police a dispersé une cinquantaine de manifestation en faisant usage du gaz lacrymogène et en tirant à balle réelle. Une quarantaine de manifestants y auraient été arrêtés. Entre temps, d’autres manifestants essayaient de marcher vers la station Mutinga, pendant que des jeunes ont jeté des pierres pour barricader la route au niveau du marché Alanine. Sur twitter, la Lucha a fait état de 5 arrestations par le directeur de l’ANR (REDOC) en personne dans le rang des manifestants qui ont réussi à atteindre le bureau de la CENI pour y déposer leur mémo. Le secrétaire exécutif provincial de la CENI qui avait reçu les manifestants aurait lui-même été arrêté.
- Des journalistes ont aussi été visés par les services de sécurité. D’après Ley Uwera, une journaliste indépendante locale, des agents de l’ANR lui ont ravi son matériel. Deux journalistes, dont le correspondant local de RFI Kiswahili (Daniel Chube Ngorombi), ont été arrêtés pendant près de deux heures par les mêmes agents de l’ANR. Ils ont par la suite été libérés, mais le matériel de Ley Uwera n’a pas été restitué.
- Au total, 27 militants de Lucha seraient détenus au cachot de la police des polices près de la prison centrale de Goma.
- Certains témoins accusent la police de s’être illustrée par des actes d’extorsion et de brutalité au cours leur intervention contre les manifestants.
Butembo :
- La manifestation a été interdite par le maire de la ville. D’après des sources contactées sur place, les activités sont restées paralysées. La police a arrêté 11 membres de la LUCHA qui ont essayé de manifester malgré l’interdiction.
A Beni
- Forte mobilisation de la police et de l’armée pour dissuader les manifestants. Près de 11 manifestants y auraient été arrêtés. Des journalistes, dont l’identité et le nombre n’ont pas été précisés, auraient été agressés.
Kasindi :
- Les activités sont restées paralysées d’après des sources. Au moins 5 activistes de Lucha auraient été arrêtés.
Lubumbashi :
- 7 personnes arrêtées par les éléments de la police, de FARDC et de l’ANR à l’occasion de la manifestation publique initiée par le collectif d’actions de la société civile et la LUCHA. En effet, un groupe des DDH en majorité membres du GRUWA( Réseau de protection des DDH du Haut Katanga) se sont retrouvés au centre-ville de Lubumbashi, devant la chapelle Regina MUNDI qui avait été fixée comme lieu de départ de la manifestation. Cette arrestation a été opérée après lecture par Me Timothée MBUYA du memo qui devrait être déposé au bureau de la CENI pour exiger la publication d’un calendrier électoral complet pour 2017. 3 de ces 7 personnes qui avaient été arrêtées, ont été remises en liberté. Un journaliste de la radio Okapi est l’une de ces 3 personnes.
- 6 autres personnes (DDH), arrêtées, ont réussi à s’échapper du contrôle des éléments de la PNC et de l’ANR. 5 de ces 6 DDH ont été victimes de tortures.
- 3 chauffeurs de taxi, non impliquées dans la manifestation, ont été aussi arrêtés par les éléments de la PNC et de l’ANR lors de leur déploiement. Ces chauffeurs étaient en stationnement sur le lieu de la manifestation.
Kinshasa :
- La police a dispersé ce lundi 31 juillet 2017 la marche que les militants du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) avaient entamée pour réclamer notamment la tenue des élections en 2017. D’après des témoins contactés par Radio Okapi, la police est intervenue de manière « musclée » contre ces militants qui avaient commencé à manifester vers 10h00’ locales sur le boulevard triomphal à Kinshasa. Des sources proches de cette organisation font état des interpellations sans donner plus de précision.
- En marge de la marche du mouvement citoyen «Lutte pour le changement»(Lucha), la police nationale a interpellé, ce lundi 31 juillet 2017 sur le boulevard Triomphal, quelques journalistes venus couvrir cette manifestation. Parmi eux: des journalistes de Chine Nouvelle, Anadolu, Radio Okapi, ACTUALITE.CD, etc. D’après l’un d’eux, ils ont été conduits dans l’enceinte de l’Ecole Georges Simenon, située entre l’avenue de l’ Enseignement et le stade des Martyrs. Sur place, ils auraient été verbalisés, mais pas agressés physiquement, sauf pour Pascal Mulegwa de l’agence turque Anadolu. Libérés après une intervention du général Sylvano Kasongo Kitenge, commissaire provincial de la police à Kinshasa, les hommes de médias ont vidé le lieu laissant sur place une vingtaine de militants également interpellés.
En bref, les manifestations de ce 31 Juillet 2017 ont entrainé des arrestations à Kinshasa, Goma, Beni, Butembo, Kasindi, Lubumbashi, Mbandaka et Bukavu. Plus de 100 jeunes militants ont été arrêtés, selon les mouvements citoyens. Un bilan encore provisoire et qui n’est pas confirmé par la police qui demande du temps pour faire un état des lieux.