• ven. Déc 6th, 2024

Alliance pour l'Universalité des Droits Fondamentaux

Alliance pour l'Universalité des Droits Fondamentaux

Les peuples luttent contre la corruption jusqu’à destituer leurs dirigeants

ByAudf Ong

Avr 11, 2020

VERA SONGWE : “148 milliards de dollars sont drainés hors du continent par diverses formes de corruption, ce qui représente environ 25% du PIB moyen de l’Afrique»

IL y a des peuples qui ont destitué leurs dirigeants du fait de la corruption sous toutes ses formes. En Afrique, le cas du Président Jacob ZUMA est éloquent. Le Président THABO MBEKI déclara que le continent africain perd entre 50 et 80 milliards de dollars par an en raison des flux financiers illicites. Le cas des poursuites en RDC contre le Directeur du Cabinet du Président de la République est largement suivi en RDC, faudra – t- il , tout simplement garantir l’indépendance des Magistrats et les règles de procès équitable. Que les véritables responsables des détournements des fonds alloués aux travaux d’urgence dans le cadre de 100 jours du Président de la République , Monsieur Félix- Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, soient entendus, poursuivis et contraints à retourner les fonds détournés pour l’intérêt de tout le peuple congolais.

En France, l’ article 67 de la Constitution, qui protège l’immunité présidentielle, dispose en que le chef de l’Etat ” ne peut, durant son mandat et devant aucune juridiction ou autorité administrative française, être requis de témoigner non plus que faire l’objet d’une action, d’un acte d’information, d’instruction ou de poursuite” alors qu’en RDC, l’ingéniosité politique a poussé plus loin pour inventer un mécanisme de verrouillage des poursuites contre les Hauts responsables à travers la Loi n° 18/021 du 26/07/ 2018 portant Statut des Anciens Présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens Chefs de corps constitués. Il n’ y a pire malédiction au monde qu’un peuple qui a des dirigeants qui ne travaillent que pour leur enrichissement illicite, en toute quiétude.

Voilà des peuples qui dans le monde ont obtenu la destitution même des Chefs d’Etat.

La présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, s’inscrit dans la longue liste des chefs d’Etat ayant fait l’objet d’un processus de destitution ou contraints à la démission à la suite de procédures engagées contre eux.

– Destitués par le Parlement –

– BRESIL: la présidente Dilma Rousseff, élue en 2010, est destituée le 31 août 2016 par plus des deux tiers des sénateurs, qui la jugent coupable de maquillages de comptes publics, au terme d’une procédure hautement controversée.

– VENEZUELA : le président Carlos Andres Perez, accusé de malversations et d’enrichissement illicite, est suspendu de ses fonctions en mai 1993 et sa destitution confirmée par le Congrès le 31 août de la même année.

Par ailleurs, le président actuel Nicolas Maduro est menacé par un possible référendum révocatoire, souhaité par l’opposition sur fond de mécontentement populaire mais dont la procédure a été gelée par les autorités électorales.

– EQUATEUR : Abdala Bucaram, accusé de détournements de fonds publics, est destitué le 6 février 1997 pour “incapacité physique et mentale”, six mois après son investiture.

En avril 2005, au milieu d’une révolte populaire, le président Lucio Gutierrez, accusé d’avoir placé des proches au sein de la Cour suprême de justice, est également destitué par le Parlement.

– PEROU : Alberto Fujimori est destitué le 21 novembre 2000 “pour incapacité morale permanente”. Il quitte le Pérou. Extradé du Chili, il est condamné à 25 ans de prison pour avoir commandité des massacres de civils, puis pour corruption.

– INDONESIE : Abdurrahman Wahid, accusé d’incompétence et de corruption, est destitué le 23 juillet 2001 par le Parlement.

– LITUANIE : Rolandas Paksas est destitué le 6 avril 2004 pour “violation grave de la Constitution et manquement au serment constitutionnel”. Il est accusé d’avoir octroyé la nationalité lituanienne à un homme d’affaires d’origine russe, son principal soutien financier. Privé du droit de se présenter à des élections dans son pays, il est néanmoins élu au Parlement européen en 2009.

– PARAGUAY : Fernando Lugo est destitué le 22 juin 2012, “pour avoir mal rempli ses fonctions” à la suite d’une opération policière contre des paysans sans-terre ayant mal tourné (17 morts).

– Contraints à la démission –

– BRESIL : Fernando Color de Mello, accusé de corruption, démissionne le 29 décembre 1992 à l’ouverture de son procès en destitution devant le Sénat.

– ISRAEL : à la suite d’une affaire d’évasion fiscale et de corruption, le président Ezer Weizman démissionne en juillet 2000, préférant jeter l’éponge plutôt que d’avoir à affronter une procédure de destitution.

En juin 2007, le président Moshé Katzav, tombé en disgrâce pour son implication dans un scandale sexuel, démissionne lui aussi, après un compromis avec la justice qui lui permet d’échapper à la prison. Mais il sera condamné en 2011 et écroué jusqu’en décembre 2016.

– ALLEMAGNE : le président fédéral Christian Wulff est contraint de démissionner en février 2012, après la levée de son immunité. Inculpé de corruption, il sera relaxé.

– GUATEMALA : Otto Pérez, accusé d’avoir dirigé un système de corruption au sein des douanes, est privé de son immunité par un vote au Parlement le 1er septembre 2015. Risquant la destitution, il démissionne deux jours plus tard, puis est placé en détention provisoire.

– Des procédures inabouties –

D’autres chefs d’Etat ont fait l’objet d’une procédure de destitution mais sans qu’elle aboutisse comme Boris Eltsine en RUSSIE (1999), Luis Gonzalez Macchi au PARAGUAY (2003), Roh Moo-Hyun en COREE DU SUD (2004) et Hery Rajaonarimampianina à MADAGASCAR (2015).

Aux ETATS-UNIS, par deux fois, la Chambre des représentants a voté la mise en accusation en vue d’une destitution du président, pour Andrew Johnson (en 1868) et Bill Clinton (en 1999).

Tous deux ont été acquittés par le Sénat. En 1974, la Chambre avait entamé les travaux visant à mettre en accusation Richard Nixon mais la procédure a été abandonnée après sa démission. ( Source : Paris/AFP)

Un mois seulement après avoir quitté la présidence de la République sud-africaine, contre son gré, Jacob Zuma prend le chemin des tribunaux. Le parquet général a annoncé, vendredi 16 mars, qu’il relançait des poursuites contre l’ancien président dans le cadre d’un contrat d’armement de 4,2 milliards d’euros signé en 1999 avec des entreprises européennes et américaines. Soupçonné d’avoir versé des pots-de-vin en marge de ce contrat, la filiale sud-africaine de l’industriel français Thales est également poursuivie. (Le Monde )

Laisser un commentaire